Un regard 2.0 sur la vie
35 ans dont 15 avant internet | nora hamzawi
23 avril 2022
Titre | 35 ans dont 15 avant internet
Auteur | Nora Hamzawi
Date de parution | 2021
Nombre de pages | 208
J’ai été transportée :
🤍 Un peu
🖤 Beaucoup
🤍 Passionnément
🤍 À la folie
Parfois mélancolique, souvent acide et toujours drôle, Nora Hamzawi dresse un portrait-robot sans fard de nos névroses à tous. Avec toute la lucidité qui la caractérise, Nora explore notre époque au détour d'un roman bourré d'humour et d'auto-dérision !
Portrait express de l'auteure
Nora Hamzawi a plus d’une corde à son arc. Elle est humoriste, comédienne et chroniqueuse. Après avoir suivi le Cours Florent et l’Atelier Fanny Vallon, elle se lance sur scène en 2009 avec son premier one-woman show. Auteure pour la série Scènes de ménage sur M6, elle se fait également remarquer dans l’émission On n’demande qu’à en rire sur France 2. Chroniqueuse TV du Grand Journal et de Quotidien, chroniqueuse radio sur France Inter, dans On va tous y passer puis dans La Bande Originale… Nora Hamzawi a un pied un peu partout. En 2016, elle sort un premier roman plein de fraîcheur, 30 ans (10 ans de thérapie) et nous offre la suite, à l’occasion de ses 35 ans…
Résumé du trajet
Des cigarettes en chocolat à la clope électronique, du Nokia 3310 à l’Iphone, de Snake à Instagram, elle nous livre le récit de son passage à l’âge adulte sans passer par la case Tinder. Partagée entre l’envie d’avoir des likes et la nostalgie du temps d’avant les réseaux sociaux, elle se demande comment évoluer sereinement dans un monde où tout ce qui nous entoure n’existait pas au moment de se construire.
Pourquoi se laisser embarquer
Nora Hamzawi nous aide à relativiser : ses angoisses sont un peu les nôtres. Impossible de ne pas se reconnaître, dans ce récit intime et nostalgique qui peut (doit ?) être lu par petites plages de lectures. Lire ce roman d’un trait estomperait quelque peu le charme d’une plume franche, directe qu’il faut apprécier. L’humour de Nora est irrésistible : cash tout en restant féminin. À mi-chemin entre séances chez le psy et journal intime, elle décortique des scènes de vie pour mieux trouver sa place. Entre dérision, humour et humilité, ce roman a un petit goût de « c’était mieux avant », que l’auteure appuie d’anecdotes puisées dans les années 90, aussi drôles et évocatrices les unes que les autres. Certains passages vous feront forcément rire aux éclats ! Laissez la Nora obsessionnelle, parano et hypocondriaque, entrer dans vos vies pour vous partager ses petites angoisses ordinaires. Une lecture feel good, décomplexée et rafraîchissante !
Passage choisi
Mon journal avait un cadenas avec une serrure en forme de cœur et un trousseau de clés tellement mignon. Je crois que ma fascination pour le Japon a débuté à ce moment-là. Qui pouvait bien fabriquer des objets aussi parfaits ? Là-bas, tout devait forcément être merveilleux.
Je me souviens que je trouvais ça hyper intimidant de raconter ma vie et mes secrets sans avoir de réponse. À l’époque, je n’avais évidemment aucune idée que j’allais reproduire cette même dynamique, des années plus tard, chez le psy…
Du coup, quand j’écrivais, je pensais à la personne qui pourrait potentiellement me lire : j’avais inventé une sorte de double que je jugeais plus romantique, plus torturée, plus fantaisiste que moi, une petite fille vraiment très mature pour ses 9 ans. […]
En réalité, j’ai toujours été fascinée par le fait qu’on ne se voit pas vraiment pas comme on est, qu’on renvoie une image différente à chacun, et que nos complexes n’appartiennent qu’à nous et à notre petite histoire. Je trouve ça rassurant. J’aime bien aussi l’idée que, selon comment on bouge, comment on se sape, comment on s’exprime, un imaginaire se crée autour de nous, qui peut être complètement différent de la réalité.
