L'amitié prend parfois des virages inattendus...
ta façon d'être au monde | camille anseaume
23 avril 2022
Titre | Ta façon d’être au monde
Auteur | Camille Anseaume
Date de parution | 2016
Nombre de pages | 226
J’ai été transportée :
🤍 Un peu
🤍 Beaucoup
🖤 Passionnément
🤍 À la folie
Accrochez-vous, votre palpitant a du mouron à se faire ! Psychologie, réflexion et émotions jalonnent ce roman sensible. Un livre fort, touchant et surprenant, qui reste longtemps, une fois refermé.
Portrait express de l'auteure
Camille Anseaume est une auteure française. Elle tient le blog « Café de filles », élu blog coup de cœur de la rédaction de Elle. Journaliste passionnée de mode et de décoration, elle est l’auteure de plusieurs livres pratiques dont Le rangement malin (2013). Deux ans après Un tout petit rien (2014), Camille Anseaume sort son second roman, Ta façon d’être au monde (2016). La lauréate 2012 du prix Écrire au féminin confirme son talent d’écriture avec cette histoire d’amitié teintée de surprise et de nostalgie.
Résumé du trajet
Elles sont amies d’enfance. L’une est inquiète, rêveuse, introvertie ; l’autre est souriante, joyeuse, lumineuse. Ensemble, elles grandissent, découvrent la vie, l’amour. Jusqu’à ce qu’un drame bouleverse le monde qu’elles se sont bâti… Un roman poignant sur l’amitié, le deuil, et sur ce point de bascule irréversible qui sonne la fin de l’insouciance.
Pourquoi se laisser embarquer
Un exercice de style sur le thème de l’amitié. Ta façon d’être au monde raconte la relation amicale de deux jeunes filles au caractère bien différent. Si l’une vit dans l’ombre de l’autre, en ne voyant le monde qu’à travers ses yeux, c’est pourtant inséparables qu’elles grandiront, et vivront un événement qui les rapprocheront davantage. Quoique…?
Au détour de cette amitié, Camille Anseaume impose également un regard plein de justesse sur la mort et le deuil, qui démultipliera les émotions du lecteur au fil des pages. Deux sujets difficiles qui seront pourtant abordés avec finesse, sans jamais tomber dans le larmoyant.
Les personnages, touchants et profonds, sont d’un réalisme remarquable. De la psychologie, de la réflexion, des émotions : voici la promesse de Ta façon d’être au monde. Pari réussi, pour ce roman criant d’humanité et de vérité. Un récit bouleversant à la fois triste et palpitant, qui tient en haleine du début à la fin. L’histoire de ces deux amies nous est livré sous une plume précise, incisive et souvent poétique. Le rythme d’écriture est soigné, jusqu’à la dernière ligne. Ta façon d’être au monde est une lecture qui surprend et surtout, qui marque profondément. À lire absolument !
Passage choisi
Elle confond les souvenirs avec les photos. Elle confond si bien qu’il lui semble se rappeler sa première sieste à la maternité. Elle feuillette l’album, et se voit grandir de page en page. Dormir, baver, ramper, marcher, jouer, vieillir, poser. Mais entre deux clichés, presque rien. Elle était où, pendant tout ce temps ?
Dans l’ordre d’apparition sur les albums, cette photo sur la plage est la dernière en son genre. Juste après (quelques semaines ou quelques mois ?), le regard de la petite fille change. Il y a à présent quelque chose dans ses yeux, exactement à mi-chemin entre l’attention intense et la distance vague. On dirait qu’elle fuit l’objectif autant qu’elle le retient. Ça laisse une impression bizarre, quelque chose d’imprécis, qui rend les photos comme un peu floues.
Pour aller plus loin
Découvrez le premier roman de Camille Anseaume, Un tout petit rien (2014). Avec un humour et une justesse remarquables, ce roman raconte l’histoire d’un choix. Le choix que fera une jeune femme enceinte de l’homme qui partage ses nuits, mais pas beaucoup plus. Un très joli livre, aussi intime qu’universel, sur le passage mouvementé d’une existence à une autre.
Résumé du trajet | On n’a ni projets ni même le projet d’en avoir. Le plus gros engagement qu’on ait pris ensemble, c’était de se dire qu’on s’appellerait en fin de semaine. C’était quand même un mardi. On s’aime surtout à l’horizontale, et dans le noir, c’est le seul moment où on n’a plus peur de se faire peur, où on ose mélanger nos souffles sans redouter que l’autre se dise que ça va peut-être un peu vite. C’est beaucoup plus que sexuel, c’est beaucoup moins qu’amoureux. C’est nos culs entre deux chaises, c’est suffisant pour faire semblant de faire des bébés, pas pour en avoir.
